Son histoire

Abbaye de Bonnefont
Crédit photo : A.Lamoureux

1136 - Fondation de l’abbaye de Bonnefont

Fondée en 1136 par des moines cisterciens venus de Lorraine, au moment de l’expansion de l’ordre cistercien que Saint-Bernard impulsait fortement, l'abbaye de Bonnefont fut établie dans un vallon alors désertique, sur des terres données par la famille seigneuriale locale des Montpezat.

Conçue comme lieu de prière et de vie communautaire pour des vocations monastiques qui connaissaient alors un apogée, elle devint rapidement un centre de développement économique essentiel en Comminges, provoquant des défrichements tout autour de son site, des créations de bastides telles que Carbonne ou Plaisance-du-Touch et de nombreuses exploitations agricoles agrémentées de granges…


Ce fut en son temps un beau monastère édifié en pierre calcaire locale de couleur dorée, selon les plans des abbayes cisterciennes, admiré autrefois par tous ses visiteurs.
Lieu fondamental dans l’espace religieux, culturel et économique du Comminges, elle fut choisie par les comtes de Comminges comme leur dernière demeure, un « Saint-Denis » des maîtres de ce comté qui eut son importance au Moyen Age.

1791 - Vente aux enchères des Biens Nationaux

Cette abbaye fut dissoute à la Révolution et ses biens vendus par décret de l’Assemblée Constituante en 1791.

Simon Lacombe, bourgeois du village voisin d'Auzas, en devint le nouveau propriétaire.

XIXème siècle - L'heure du démantèlement

Succédant à son beau-père, Norbert de Lorde organisa la dispersion des pierres de l'abbaye, pour revente en grande partie. Le patrimoine de l'abbaye s'est retrouvé ainsi complètement dispersé. Si la plupart des éléments furent revendus localement, certains ont été transportés vers des contrées plus lointaines. Certaines éléments du cloître se retrouvent ainsi au Cloisters à New-York !

En 1842, Prosper Mérimée, alerté par le Préfet de la Haute Garonne sur les instances d’Alexandre Dumège, délègue un jeune collaborateur, Victor Ruprich-Robert pour examiner la situation et tenter d’arrêter de démontage de l’abbaye. Sans succès elle est déconstruite pierre à pierre.

XXème siècle - Une vie monastique effacée

Suite à la dispersion de ses bâtiments, peu de vestiges demeurent à l'abbaye, faisant complètement oubliée les 650 ans de vie monastique du lieu.

 

Des années 30 aux années 70 , l’abbaye est utilisée comme exploitation agricole.

 

En 1973, son pigeonnier à la forme cylindrique atypique pour la région, s'effondre.

 

1983 - Acquisition de l'abbaye par deux associations

La Société des études du Comminges et l'Association pour la Sauvegarde de l'Abbaye de Bonnefont achètent le site dans le but de restaurer son histoire et de valoriser ses vestiges.

Le 28 décembre 1984, l’abbaye de Bonnefont est inscrite et classée au titre des monuments historiques.

Les années suivantes, plusieurs travaux de fouilles de sauvetage et de restaurations sont entrepris : révision complète des toitures, consolidation de la Porterie, réintégration du lavabo, replacement de l'enfeu...

2010 - Passation à la communauté de communes de Saint-Martory

Les associations ne pouvant plus suivre l'investissement nécessaire à la mise à flot des vestiges de l'abbaye, la communauté de communes de Saint-Martory s'en porte acquéreuse pour un euro symbolique le 8 mars 2010.

Cette réappropriation du lieu par une collectivité locale, donne lieu à un travail de long haleine pour la mise en œuvre d’un projet de sauvegarde et de restauration. A partir de 2011, des années de travaux s’engagent pour réhabiliter plusieurs vestiges du site.

La Porterie est entièrement restaurée en 2013, la charpente du cellier consolidée en 2014, la façade de la salle capitulaire partiellement remontée en 2015-2016.

Depuis 2019, un espace muséographique présente de nombreuses pièces issues des fouilles de l'abbaye.

2021 - Création du syndicat mixte de l'abbaye de Bonnefont

Depuis mai 2021, le Conseil départemental de la Haute- Garonne (80%) et la Communauté de communes Cagire Garonne Salat (20%) réunis en Syndicat mixte, assurent la gestion et le développement touristique, patrimonial, culturel et naturel de ce site.

L’abbaye aujourd’hui partiellement en ruines et lieu de ressourcement, présente les vestiges suivant :

  • Le bâtiment des Convers,
  • La Porterie,
  • Le lavabo
  • Des vestiges aux sols de l’église abbatiale, du cloître et de la salle capitulaire